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Faire une allée en pavé

Las de circuler dans la boue ou de vous enfoncer dans les gravillons, vous avez prévu de faire paver les allées de votre jardin. Problème, vous ne vous connaissez guère en pavage. Loin de vous l'idée de vous improviser artisan : il s'agit-là d'un aménagement extérieur technique et très physique. Mais vous souhaiteriez être sûr de faire appel à la bonne personne.

Découvrez dans cet article l'essentiel pour comprendre les rudiments d'un bon pavage, et les critères de choix de votre futur paveur.

Barbara Leclercq — Architecte d'intérieur - Décorateur

Dernière mise à jour le 31/01/2023 • Crédit Photo: Irvin Stock

1 – Matériaux utilisables pour une allée en pavé

 

On utilise des pierres très résistantes et compactes, étant donné les charges lourdes qu’elles vont devoir supporter.

Les pierres de pavage seront également non gélives, c’est-à-dire résistantes au gel persistant.

Trois grands types de roches sont utilisables en pavage :

• Les roches sédimentaires sont des roches issues de l’entassement, de la sédimentation, et de la compression de déchets organiques pendant plusieurs centaines de millions d’années. Parmi elles, on trouve notamment le gré, le travertin, les pierres calcaires.

• Les roches magmatiques proviennent, comme leur nom l’indique, d’éruption de magma refroidi. On peut citer pour le pavage le granit ou le basalte.

• Enfin, les roches métamorphiques sont des roches sédimentaires ou magmatiques qui ont été modifiées dans leur état, à la suite de compressions ou d’expositions à la chaleur. On y trouve notamment le quartzite, le schiste.

Les pierres choisies devront répondre aux normes européennes NF EN 1341 à NF EN 1343, et NF EN B 10-601. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre fournisseur pour vérifier ce point.

Concernant la forme des pavés, là aussi certains critères seront à respecter.

De façon générale, plus un pavé est grand et long, plus le risque de rupture sera important.

Il faut donc privilégier des pavés compacts, et de petite taille, pour un maximum de résistance.

Enfin, sachez que si les pavés sont cubiques, il n’y a pas de contrainte particulière en rapport avec la résistance. Nous vous recommandons donc de privilégier des pierres assez proches du carré.

2 – Avant de faire l’allée, il est impératif de préparer la chaussée

 

En effet, rien ne serait pire que de réaliser un pavage de qualité, et de constater, quelques semaines plus tard, qu’il s’affaisse ou se délite.

Afin d’assurer une stabilité maximale à l’ouvrage, le terrain doit être préparé minutieusement.

Le sol est creusé sur environ 30 cm, de manière uniforme. Il s’agit-là d’une moyenne. Plus le pavage sera destiné à recevoir des charges lourdes, comme des véhicules motorisés, plus la préparation du sol sera profonde.

La couche profonde, ou plateforme, est déposée sur un sol aplani. Elle est en général constituée de sable compacté.

Elle supporte l’assise, dont la fonction est de stabiliser et de drainer l’ouvrage. Elle est souvent réalisée en béton poreux.

L’assise est ensuite recouverte d’un lit de pose en sable, de quelques centimètres d’épaisseur, qui accueillera les pavés.

A la fin du processus, les pavés seront jointés à base de mortier ou de sable. Dans les espaces publics, les jointements se font souvent en bitume, pour sa résistance.

Afin d’éviter des poussées latérales liées à la pression des pierres, les allées pavées sont généralement accompagnées de bordures. Elles sont réalisées soit à partir de pavés, soit avec de pierres de forme plus allongées. Elles sont scellées avec du mortier ou du béton léger, avant la pose du dallage.

Selon l’emplacement du pavage, la déclivité du sol, et le climat, il peut être nécessaire de prévoir des caniveaux en bordure de l’allée.

3 – Les différentes techniques de pose pour votre allée en pavé

 

Il existe de très nombreuses techniques de poses ! Certaines sont plus utilisées que d’autres, parfois anciennes, qui seront réservées à des demeures historiques.

Nous décrivons ici les principales techniques utilisées à l’heure actuelle.

• Le pavage en bande constitue la technique la plus utilisée, car elle est une des plus simples à mettre en œuvre.

Les pavés sont déposés en lignes perpendiculaires au sens de la chaussée. Les joints situés entre deux pavés qui sont perpendiculaires à la ligne doivent être décalés par rapport à la ligne de pavés suivante, et la ligne précédente. Ce décalage doit être compris entre un tiers et la moitié de la longueur d’un pavé.

Pour se figurer l’ensemble du motif formé par cette pose, on peut imaginer un carrelage de métro.

• Le pavage en arceaux offrira un style plus décoratif à vos allées. On utilise un gabarit ou tout simplement une corde pour mesurer la longueur du motif. Celui-ci sera formé de pavés légèrement décalés, concentriques. L’ensemble d’un motif fait un quart de cercle, et se prolonge dans le sens de la chaussée.

Si celle-ci est en pente, le quart de cercle sera orienté vers la montée, afin de neutraliser les effets de force. Le décor d’ensemble ressemble à ceux que formeraient des tuiles arrondies.

• Le pavage en écailles :

Le graphisme obtenu est assez proche du pavage en arceaux. A la différence près que les quarts de cercle sont décalés, formant ainsi un motif proche de celui des écailles sur la peau d’un animal.

En effet, les cercles ne se prolongent pas en longueur au-delà d’une distance égale au diamètre du cercle. Quand un quart de cercle est terminé, on réalise un motif identique dans le même alignement. Les motifs suivants démarrent dans les creux formés entre les deux quarts de cercle, et ainsi de suite, sur la longueur souhaitée.

Pavage en éventail, en queue de paon, pavage en opus incertum (pierres de forme naturelle)… Il existe d’autres types de pose moins courants, en fonction de votre patrimoine bâti, de vos gouts, et de votre budget. 

4 – Les outils d’un bon paveur

 

Autrefois, le paveur utilisait principalement un marteau têtu pour casser les pierres ou les moellons, et obtenir des pavés.

Cet outil reste utilisé aujourd’hui, notamment pour obtenir des formes complexes, façonner des angles, etc.

Mais les pavés arrivent souvent déjà découpés sur les chantiers. Car la taille est généralement mécanisée et assurée par une cliveuse en atelier ou en usine.

On utilise ensuite un cordeau pour le traçage des allées et la mesure des courbes.

Puis, afin de positionner correctement les pavés sur le lit de sable, l’artisan utilise un marteau de paveur. Celui-ci a deux têtes car il a deux fonctions :

• Creuser le sol pour dégager un emplacement pour le pavé ;

• Enfoncer le pavé efficacement pour assurer sa stabilité.

Enfin, la demoiselle, sorte de poutrelle en bois pourvue de poignées, sert à mieux enfoncer les pavés dans le sol afin de dégager un niveau rectiligne pour l'allée.

5 – Comment bien choisir votre paveur

 

Outre les informations apprises dans cet article, qui vous permettrons de mieux comprendre de quoi il retourne, nous vous adressons ces quelques conseils :

• Le pavage est un travail laborieux et très technique, qui requiert de nombreuses années d’expérience. Ce n’est pas un travail qu’un artisan maçon ou jardinier peut faire « en plus », de temps à autre. Essayez de trouver une entreprise dont le pavage est le service principalement proposé.

• Pour avoir une idée du niveau d’expérience de l’entreprise, renseignez-vous, échangez avec le dirigeant. Le nombre d’années d’existence de la société peut aussi être un indicateur.

• Si votre chantier est conséquent, le budget d’un tel travail peut l’être aussi. Pour être sûr de votre choix, en phase de signature de votre devis, demandez à voir un chantier de pavage réalisé par l’entreprise il y a plus de deux ans. 

• Vous pouvez également demander conseil à un architecte ou à un paysagiste concepteur

 

 

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